Si on donnait une chance aux joueurs libres ?
Le site BeBasket a récemment publié une liste de joueurs encore sans contrat malgré la reprise des championnats. A Planète Basket National, on s'est amusé à constituer une équipe faite pour la NM1 et composée uniquement de joueurs libres.
Le monde du sport professionnel est souvent injuste ; un espoir qui peine à percer, une blessure, une seule mauvaise saison et on peut vite se retrouver sans club à être contraint de mettre un terme à sa carrière.

C'est le cas de Anthony Racine qui ne sait souvent pas où il va jouer lorsque la saison commence. Habitué au rôle de partenaire d'entraînement lors de la présaison, il se confie au micro de BeBasket : « C'est la 7e fois en 11 ans de carrière que cela m'arrive, c'est répétitif ».
L'ancien pensionnaire du Pôle France a pourtant un profil intéressant : il tourne souvent autour des 10 points de moyenne, 15 ans d'expérience entre la NM1 et la Pro B, ancien membre des équipe de France jeune.
Cette saison, il est arrivé en tant que pigiste médical à St-Chamond. Il a convaincu le staff et les dirigeants qui ont décidé de le prolonger jusqu'à la fin de saison. Malgré ses 10,5 points de moyenne avec de très bons pourcentages, il n'a pas été conservé. Le combo-guard reste pourtant motivé malgré sa situation : « Mais mon discours n'a pas changé au fil des années. Je reste le même mort de faim et toujours passionné. Ce que je peux contrôler à cet instant précis, c'est de me tenir prêt pour signer quelque part, et surtout croire en mes valeurs. »
On peut prendre l'exemple de Vincent Pourchot. Le pivot de Metz, au club depuis plusieurs saisons, avait largement contribué à l'accession historique des Canonniers en Nationale 1. Pour son retour dans la division, il a sorti une saison impressionnante sur le plan statistique tout en assurant le maintien de son club.
Pourtant, il n'a pas été prolongé et est actuellement sans club. Sur les réseaux sociaux, il s'exprime : "On m'a laissé entendre que le club comptait sur moi, qu'un projet se construisait pour la saison à venir. Le jour où le club a été repêché en National 1, on m'a même contacté comme si je faisais encore partie de l'effectif." Pourtant, quelques semaines plus tard, les dirigeants lui expliquent qu'il n'y a plus assez d'argent et qu'ils ne peuvent pas le conserver : "Aujourd'hui, je me retrouve sans rien. J'ai refusé des offres cet été par amour du club et ma ville parce que je croyais au discours qu'on m'avait tenu et j'y ai cru jusqu'au bout."
Vincent Pourchot témoigne également du manque de communication et de respect de la part de son ancien club : "La raison de ma colère est que personne n'a eu le courage de venir m'en parler en face. Chacun s'est caché derrière l'autre". D'autant plus qu'un autre joueur a été recruté à son poste deux jours après qu'on lui ait annoncé qu'il ne serait plus dans l'équipe la saison prochaine.
Des solutions pour les joueurs
Il faudrait traiter les joueurs comme des hommes et essayer de plus les protéger. Beaucoup doivent vivre avec des contrats d'un an qui ne donnent aucune garantie sur la saison suivante, des contrats de joker médical pour quelques mois voire quelques semaines, certains sont parfois mêmes coupés par le club. C'est le cas d'Adama Bal qui a récemment quitté la SIG Strasbourg alors qu'il est arrivé en Alsace en juin.
D'autant plus qu'il faut prévoir l'après carrière ; certains peuvent vivre du basket même lorsque le parcours de joueur se termine mais d'autres n'ont pas de projets ou de certitudes en dehors du terrain. Lorsqu'on a vécu une carrière avec seulement des contrats courts, la transition après-carrière peut se révéler très difficile.
Heureusement, il existe un syndicat de joueur en France ; le Basketball Players' Union avec Amara Sy comme président. Arthur Daroux, salarié au syndicat nous explique : "on va mettre les joueurs libres en avant via nos réseaux et le site internet [...] mais le travail de démarchage et de négociation ce sont les agents qui s'en occupent".
Le syndicat aide les joueurs et joueuses pour l'après-carrière : "ils font un bilan de compétences, on a des partenariats avec des écoles et des structures de formation qui proposent des programmes aménagés pour les athlètes. C'est important de les accompagner pendant la carrière pour qu'ils sortent avec un diplôme et un bagage."

Le syndicat propose également un soutien psychologique avec des séances gratuites pour les athlètes en détresse psychologique : "On a un partenariat avec SFPS, une association qui recense tous les psychologues spécialisés dans le sport en France pour les athlètes qui en ont besoin. C'est un sujet d'actualité dans le sport professionnel et chaque saisons, on a des cas de joueurs français ou étrangers qui ont besoin d'accompagnement".
Malgré un manque de moyen, le syndicat se veut efficace et arrive à accompagner les joueurs : "On s'occupe surtout des divisions professionnelles mais on s'occupe de tout type de joueur. On essaye de rester au contact de la N1 et la N2 ; tous les joueurs adhérents au syndicats peuvent bénéficier de nos services peu importe la division".
Le comité directeur du syndicat est exclusivement composé de joueurs : Jacques Alingue est vice-président, Nicolas Lang est secrétaire général, Léopold Cavalière est trésorier, il y a même l'international Paul Lacombe qui est membre de cette organisation.
A Planète Basket National, on veut donner une chance à tout ces joueurs qui sont mit de côté, qui sont délaissés, à qui on prive le droit de jouer. On s'est donc demandé à quoi ressemblerait la meilleure équipe possible si l'on utilisait seulement les JFL libres de tout contrat listés sur le site du syndicat.
Ils ont trouvé un club
Dans cette liste, on peut enlever tous les joueurs qui ont trouvé un club pour la saison à venir :

Lucas Demahis > ADA Blois
Abdoulaye Ndoye > Strasbourg
Jo Mkamba > Pau-Orthez
Rodney Rolle > Marmande NM2
Kevin Mbaitoubam > Marmande NM2
Henry Preira > PSB13
Luka Asceric > BC Vienne
Carl Ona Embo > Abidjan
Boris Dallo > St-Quentin
Souleyman Diabaté > BAL
Fabien Paschal > Chartres
Jordan Ratton > Stade Rochelais Basket
Les joueurs surdimensionnés
Tout ceux qui ont évolués en première division, en Pro B, en Coupe d'Europe ou qui ont simplement un trop gros CV pour la Nationale 1 ne peuvent pas intégrer l'équipe.

Joffrey Lauvergne : l'intérieur de l'ASVEL sort d'une très bonne saison en Betclic Elite et en Euroleague mais ne fait plus parti des plans de Pierric Poupet. Ancien NBAer et membre de l'équipe de France, il va sûrement trouver un projet qui lui convient.
Fabien Causeur : l'un des plus gros palmarès pour un basketteur français. L'arrière formé au Havre a remporté la Pro A, le championnat allemand, espagnol, l'Euroleague et comptabilise plus de 3000 points au Real Madrid.
Adrien Moerman : l'ancien MVP de Pro A a également un palmarès énorme (Euroleague, champion de France, de Turquie...) et sort d'une expérience concluante à Taiwan. Il s'entraîne actuellement avec Toulouges, un club de Nationale 3.
D'autres joueurs surdimensionnés pour intégrer l'équipe : Mehdi Ngouama, Mathieu Gauzin, Anthony Racine, William Howard, Damien Bouquet, Charles Kahudi, Amine Noua, Alpha Kaba, Nobel Boungou Colo, Alexandre Gavrilovic, Bruno Cingala Mata, Landing Sané, Alexandre Chassang.
Ils ne correspondent pas au projet
Dans une équipe d'agent libre, l'objectif est de relancer des joueurs ou de faire confiance à des jeunes qui ont un certain potentiel. Les joueurs qui sont proches de la fin de carrière, qui se sont blessés récemment ou qui étaient sans club la saison passée ne correspondent pas vraiment au projet.
Benoît Mangin : à 37 ans, la légende du Portel sort d'une saison compliqué au Havre en Nationale 1 Jean-Michel Mipoka : à 40 ans, il a produit une excellente saison aux Sables sur le plan individuel (12,2 points et 3,7 rebonds) et collectif (demi-finale de Playoffs) mais l'ailier s'est fissuré le tendon d'Achille.
Mike Benhamed : habitué de la Nationale 1, le sniper sort d'une saison très compliquée dans le Nord. Entre blessure, petit temps de jeu et difficulté sur le terrain, il est actuellement sans club à 34 ans.
Sans club la saison passée : Junior Mbida, Soriah Bangura, Kevin Dinal, Karl David Nkounkou
Trop âgé pour intégrer l'équipe : Max Kouguère, Ibrahim Saounera, Abdelkader Sylla,
Ils sortent d'une saison compliquée
Certains joueurs ont parfois du mal à trouver leur place dans leur effectif, leur temps de jeu est trop réduit, ils peinent à s'imposer dans la rotation. Il est malheureusement compliqué de se faire remarquer et de trouver un projet dans ces conditions.
Willan Hairabetian : après deux saisons à Loon Plage, l'ancien espoir du BCM n'a pas réussi à convaincre les dirigeants de le conserver. Son jeune âge 22 ans) et son expérience (déjà effectué 4 saisons en Nationale 1) lui permettront de rapidement retrouver une équipe.
Baptiste Tackamoud : ce combo guard est passé de la NM3 à la Pro B en deux ans seulement. La transition se révèle compliquée puisqu'il peine à trouver du temps de jeu. A seulement 21 ans, il devrait trouver un projet dans une division inférieure.
D'autres joueurs : Thomas Duchene, Simon Correa, Benali Hanifi, Thibault Alexis, Yoan Granvorka, Theo Benoît, Diasse Mbaye, Sidy N'Dir, Kemy Lagab
Composition de l'effectif

Planète Basket National veut créer une équipe qui donne une chance aux joueurs, qui veut développer les jeunes et dépasser le potentiel de chacun. L'équipe aura comme nom Believe Basketball.
Au poste de meneur, l'équipe pourra compter sur Louis Weber qui sort de sa meilleure saison statistique à Berck (11,7 points et 4,2 passes). Le joueur formé à l'ASVEL a un QI basket hors-norme, c'est un excellent organisateur en plus d'être doté de grosses qualités en scoring, en témoignent ses pourcentages de tir. Il a déjà une bonne expérience en Nationale 1 et a prouvé qu'on pouvait lui donner les clés d'une équipe.
Il n'arrive pas seul du Pas-de-Calais puisque Sya Plaucoste intègre également l'effectif. L'ancien pensionnaire du Pôle France est habitué de la division. Lors de son passage à LyonSO, il montré son plein potentiel : beaucoup de temps de jeu, plus de 10 points de moyenne et un gros impact sur le terrain. Scoreur, fort dans le 1v1 et ultra athlétique, il devra travailler sur ton tir pour devenir ultra efficace.

Loïc Menuge sera titulaire au poste d'ailier. Son profil athlétique et longiligne (il fait 1m99) fait de lui un joueur plus grand que la majorité de ses vis-à-vis et capable de défendre sur plusieurs postes. Il est également réputé pour sa qualité de shoot puisqu'il a souvent tourné autour des 40% sur les tirs longues distances.
Son parcours de formation est un peu particulier. Formé à la Chorale de Roanne, il a évolué avec les U18 France puis avec la réserve en Nationale 3. Il a fait ses armes dans la division supérieure à Maubeuge, Sorgues et Pornic avant d'exploser à Orchies en NM1 (14,6 points et 4,9 rebonds). Cette saison lui a permis de rejoindre Oviedo en Ligue 2 espagnole où il a eu moins de temps de jeu et de responsabilités.

A l'intérieur, on fait appel à Mathias Flosse. Du haut de ses 2m10, l'ailier fort sort d'une grosse saison à Loon Plage et continue de confirmer son statut de joueur dominant en Nationale 1 : 12,2 points et 6,8 rebonds. Malgré une préparation réalisée avec le Caen Basket Calvados, il est toujours sans club et peine à passer à l'échelon supérieur.
Vincent Pourchot vient compléter notre raquette XXL. Après trois ans à Metz où il a largement aidé le club à accéder à la Nationale 1, il n'a malheureusement pas été conservé par le club mosellan. Pourtant, le pivot dépassant les 2m20 a produit une des meilleures saisons de sa carrière. Il a cumulé 12,3 points, 6 rebonds tout en ayant des pourcentages plus qu'honorables (62,5% dont 42,9% à 3pts).
Plusieurs jeunes complètent notre équipe en sortie de banc. Pour suppléer à Louis Weber, on fait confiance à Kameronn Selebangue. Malgré son jeune âge (génération 2004) et ses deux bonnes saisons à Rennes, ce dernier est toujours sans contrat. Ses qualités athlétiques et son profil de slasher lui permettent de créer pour soi et pour les autres. Dans cette équipe, il aura un rôle de floor general en sortie de banc et pourra largement apprendre de Louis Weber. Il devra cependant travailler sur son tir pour passer un cap.
Après trois saisons au Pôle France, Soprano Szelazek (anciennement Henri-Soprano Mboungolo Mounanga) retrouverait la Nationale 1. Le natif d'Orléans a décidé de lancer sa carrière professionnelle en Pologne au Slask Wroclaw et de changer de nom en honneur à sa mère polonaise décédée il y a plus de trois ans. Dans un rôle limité avec seulement 15 minutes de temps de jeu, il a réussi à produire de bonnes statistiques mais devra travailler sur son efficacité.
Son profil est malgré tout très intéressant puisqu'il est encore jeune (génération 2006) et ses qualités correspondent à la formation française : plutôt grand pour son poste (1m99), très athlétique, excellent défenseur. On peut le comparer à Frank Ntilikina. Dans cette équipe, on pourra l'envoyer en mission défensive sur le meilleur joueur adverse.

Daniel Batcho est le dernier prospect qui intègre l'équipe. Comme Soprano Szelazek, il est passé par le Pôle France où il a dominé en Nationale 1 et lors de l'ANGT. Il rejoint ensuite les Etats-Unis pour effectuer un cursus en NCAA. C'est dans la fac des Louisiana State Bulldogs qu'il a montré tout son talent : pilier de son équipe, meilleur défenseur de sa conférence, une place dans le meilleur cinq et des statistiques exceptionnelles. 16,4 points à 69% au tir, 6,3 rebonds et 2 contres de moyenne. A 23 ans, il est encore sans contrat notamment à cause de ses blessures trop fréquentes mais Belive Basketball décide de lui faire confiance pour lancer sa carrière professionnelle.
L'effectif est complété par Julian Ngufor et Youri Golitin, deux joueurs qui sont passés par Rennes et qui occuperont les postes d'ailiers.
Comme Loïc Menuge, Ngufor a un parcours de formation particulier. Sans être passé par un centre de formation reconnu ou avoir joué en espoir, il a réussi à se faire une place en Nationale 1.
Ultra dominant avec les U18 France de Poitiers, il a intégré la réserve alors en NM2 puis l'équipe première qui évoluait dans la division supérieure. Il a ensuite rejoint Rezé Basket en Nationale 2 où il a explosé lors de sa deuxième saison : 17,9 points, 9ème scoreur de la division, très proche d'emmener son équipe au Final Four.
Ses performances l'ont emmené à l'URB où il a produit une bonne saison. Ailier polyvalent, très athlétique, il peut défendre sur plusieurs postes et sait être efficace en attaque. Il saura s'intégrer parfaitement dans le collectif.
Youri Golitin sort de trois saisons en Pro B où il a réussit à produire de bonnes statistiques. A 28 ans, il se retrouve sans contrat malgré des qualités évidentes sur le plan offensif. Bon shooteur, très fluide en attaque, toujours au bon endroit au bon moment. Le joueur de 2m02 est également combatif et sait correctement utiliser son physique en défense.
Rotation de l'effectif
Louis Weber - Sya Plaucoste - Loïc Menuge - Mathias Flosse - Vincent Pourchot
Kameronn Selebangue - Soprano Szelazek - Julian Ngufor - Youri Golitin - Daniel Batcho
Il y a un mélange d'expérience et de jeunesse, plusieurs joueurs qui n'ont pas encore atteint leur plein potentiel et qui pourront apprendre des "anciens" de l'effectif.
Cette équipe paraît très polyvalente entre les joueurs de missions, les créateurs, les scoreurs, les défenseurs extérieurs et intérieurs...
Pour le coaching staff, on fait venir Emmanuel Cœuret ; le tacticien originaire du Calvados était assistant coach à Cholet Basket la saison passée. Il a rejoint l'AS St-Rogatien Nantes et NF3. A 55 ans, Believe Basketball décide de lui donner les rênes d'une équipe masculine pour la première fois de sa carrière.
Zadig MARVYLE