Courbevoie : l'humain avant tout
Nous sommes le 22 juin 2023, au Barclays Center à Brooklyn pour la draft NBA. Adam Silver, le président de la ligue américaine a déjà appelé le phénomène Victor Wembanyama, Brandon Miller, les frères Thompson. Alors que nous arrivons au 7ème pick, il s'approche de son pupitre et annonce : "With the 7th pick of the 2023 NBA Draft, the Indiana Pacers select… Bilal Coulibaly from Courbevoie, France". On peut se demander comment un ancien joueur de Courbevoie peut se retrouver dans la green room pour être sélectionné aussi haut par une franchise NBA.

La réponse ? Manuel de Carvalho, responsable de la sélection des Hauts-de-Seine et directeur technique à Courbevoie, récemment promu en Nationale 2. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est lui qui est derrière le succès de Val de Seine et de Courbevoie : "J'ai été directeur technique et sportif à Val de Seine pendant 15 ans, j'ai prit le club de départemental à Nationale 3, j'ai fait trois ans au Stade Français sur les U18 France et je suis arrivé à Courbevoie il y a 11 ans."
Un projet à partir de rien
Lorsqu'il arrive à Courbevoie, le club est au niveau départemental sur toutes les catégories et a une très mauvaise réputation : "Courbevoie c'était des coachs qui trichaient, qui travaillaient pas. Il y avait des handballeurs qui entraînaient du basket".
Sur le papier, ça ne fait pas rêver mais prendre un club jusqu'à un niveau national, c'est un projet fait pour Coach Manu : "C'était un club où il y avait tout à construire et il y avait une possibilité de construire un projet sportif : beaucoup de population, des locaux sportifs, le club avaient des moyens suffisants et il y allait avoir une nouvelle salle. Un nouveau bureau est arrivé en même temps que moi avec des gens qui voulaient travailler, qui sont compétents et qui voulaient développer le club"
D'autant plus que construire un projet et amener un club à haut niveau, Manuel l'a déjà fait. Directeur sportif du club de Val de Seine entre 1999 et 2012, il a emmené les Crocos de la départementale à la Nationale 3. Depuis son départ, le club a été promu en 2022 et a accédé à la Nationale 1 pour la première fois de son histoire cette saison.
Le projet est lancé, le président de l'époque Faouzi Lajri donne carte blanche à son nouveau directeur technique sur le plan sportif. Les débuts sont compliqués mais très rapidement, le CSB sort des divisions départementales et atteint le championnat Pré-National. Dans cette division, Courbevoie écrase tout le monde : "on gagnait nos matchs de 50, 60 points et les adversaires étaient pas prêts" nous confie Manuel de Carvalho. Le projet est malheureusement retardé à cause du Covid-19 qui annule les promotions et rétrogradations lors des saisons sportives.
Les premières pierres
La Wolf Nation accède au championnat de Nationale 3 en 2022. En tant que promu, le club altoséquanais réussit à se maintenir facilement avec 15 victoires et 11 défaites. Il y a déjà des signes prometteurs ; dans le top 20 des défenses de la division (sur 140 équipes), l'éclosion de certains jeunes joueurs. A 22 ans, l'intérieur Sofiane Mouffok tourne à 9 pts de moyenne pour sa première saison à ce niveau. Yanis Bouaoun, formé au club, est le troisième meilleur scoreur de l'équipe (10,6 points) à seulement 21 ans.
La saison suivante marque l'arrivée de Christophe Lacazette au poste d'entraîneur. Un choix qui peut paraître surprenant quand on sait que le martiniquais avait seulement 25 ans à l'époque : "J'ai toujours été plus jeunes que mes joueurs et tout le monde s'en fiche de l'âge tant que t'es compétent, t'es intéressé par l'humain et que t'es carré". Et en effet, quand on regarde son parcours, on peut facilement affirmer que Christophe Lacazette, c'est quelqu'un de carré.

Il a commencé à coacher à l'ALFA Clermont-Ferrand ; là-bas, il s'occupe de l'équipe réserve qu'il fait monter en Pré-Nationale. Il a également un rôle d'assistant sur l'équipe première qui accède au championnat NM3 pour la première fois de son histoire en 2019. La même année, Christophe Lacazette intègre le staff de la JAV Vichy-Clermont, déjà en Pro B à l'époque : "j'ai beaucoup gravité autour de Guillaume Vizade [ancien coach de la JAV, actuel coach du Mans]. C'est un mec qui m'a ouvert la porte ; il m'a laissé venir aux entraînements, on a beaucoup discuté ensemble et c'était hyper intéressant d'échanger avec lui et de voir sa vision du basket."
Il monte à Paris pour ses études et intègre le staff de Levallois alors en Nationale 3. En Île-de-France il va faire une saison parfaite avec 22 victoires en autant de matchs. La saison suivante, Frank Le Goff arrive dans le staff et les Blue Steelers se maintiennent facilement.
C'est après cette saison qu'il rejoint Courbevoie. Manuel de Carvalho nous explique : "je voulais un truc innovant, un jeune avec des idées nouvelles avec qui je peux échanger, qui sait se remettre en question." Lors de l'entretien avec Christophe, il découvre un personnage sérieux avec une envie de gagner : "Là où il a été très fort, c'est qu'il avait vraiment préparé son dossier ; il connaissait déjà l'équipe, il avait analysé chaque joueur et il avait préparé un recrutement et une stratégie technico-tactique. Puis j'ai eu de très bons échos de Frank Le Goff qui m'a dit que je pouvais le prendre les yeux fermés."

Une saison en fanfare
Pour l'exercice 2023/24, l'objectif est de finir entre la première et la cinquième place mais le club ne cherche pas encore à monter. Pourtant, les Courbevoisiens réalisent un début de saison sur les chapeaux de roue. 8 victoires en autant de matchs, une défense imperméable, un collectif huilé où tout le monde score.

La Wolf Nation termine la saison à 21 victoires pour 5 défaites. Ce bilan excellent ne leur permet cependant pas d'accéder à la Nationale 2. C'est Amiens qui remporte la poule G avec trois victoires de plus que le CSB.
Malgré la non-accession en NM2, le club est satisfait de sa saison. C'est ce que nous explique Manuel de Carvalho : "l'objectif était pas de monter. On n'était pas prêt financièrement, au niveau de la structure et même Christophe n'était pas prêt à coacher en N2 après une seule saison en NM3. La saison d'après, on voulait clairement monter, on a pu améliorer l'équipe et on a bien préparé le recrutement."
Sportivement, le club des Hauts-de-Seine a montré de quoi il était capable en se classant meilleure défense de la division (62,8 points encaissés). Le club commence à se faire une réputation : défendre très fort, mettre une intensité énorme pendant tout le match et étouffer l'adversaire. Au cours de la saison, Courbevoie a encaissé moins de 60 points lors de 12 matchs sur 26 dont cinq matchs à moins de 50 points. Le club a même réussi à maintenir leurs voisins de Sartrouville à seulement 39 points marqués. Offensivement, tout le monde est impliqué avec neuf membres de l'effectif qui ont une moyenne de points supérieure à 6 par match.
Cette capacité à défendre est liée au recrutement très spécifique de Courbevoie. Leur style de jeu très agressif, avec un rythme très élevé et une intensité folle pousse le club à sélectionner des profils très précis : "On recherche avant tout des joueurs mobiles, très athlétiques et des shooteurs pour étirer les défenses. Des joueurs qui tirent, qui sont véloces et rapides. Le profil idéal c'est un slasheur qui peut tirer".
Le style de jeu de Courbevoie est similaire à celui du Paris Basket et il permet d'expliquer le faible nombre de points encaissés, les matchs à gros écarts, l'attaque qui va très vite. Il y aura toujours des critiques pour expliquer que ça ne fonctionne pas au plus haut niveau, que ça a ses limites.. Manuel de Carvalho n'est pas de cet avis : "Ça a toujours fonctionné comme ça et aujourd'hui il y a des anciens de R2 avec l'équipe de Nationale 2 parce qu'ils ont l'ADN Courbevoie. C'est la même chose avec le staff ; j'ai pas pris des coachs qui sortaient de centre de formation ou de Nationale. J'ai pris des coachs qui nous ont fait grandir petit à petit et maintenant, ils connaissent le club".
Courbevoie : l'humain avant tout
Pour préparer la saison suivante, la Wolf Nation peut compter sur des joueurs formés exclusivement dans les Hauts-de-Seine. Les intérieurs Soffiane Mouffok et Antoine Brimont et les jeunes que sont Shawn Ketmi et Yanis Bouaoun. Hormis Soffiane, tous ont effectué leur formation entre Courbevoie et la JSF Nanterre, club partenaire du CSB depuis 2022.

Pour compléter l'effectif, le club est allé chercher des joueurs estampillés N2. Matej Perica, arrière originaire de Macédoine s'est formé exclusivement en région parisienne. D'abord à l'Union Poissy-Versailles dans les catégories jeunes puis à Poissy et à Gennevilliers en Nationale 2. Formé à Besançon, Antonin Chardon a joué à Aubenas et Avignon en Nationale 1 avant de débarquer à Poissy puis à Courbevoie. Réputé pour son tir longue distance, il s'est très vite distingué comme un joueur majeur de l'effectif.
Pour faire venir des joueurs, Courbevoie s'appuie surtout sur l'humain et le relationnel. Manuel de Carvalho nous explique : "Je prends des hommes avant des joueurs. Par exemple, je prends pas de joueur qui n'ont pas fait d'étude. Puis il faut des joueurs qui ont de l'intellect ; la façon de s'exprimer, le savoir-vivre, le vocabulaire… toutes ces choses là sont importantes". Ça peut paraître un peu surprenant mais il faut avouer que ça fonctionne : "Maintenant on est reconnu. Les joueurs qui passent à Courbevoie disent qu'ils n'ont jamais vécu ça ailleurs parce que c'est l'humain avant tout."
Le recrutement se ferait donc exclusivement sur l'aspect humain et relationnel ? Oui mais pas que. Manuel de Carvalho entraîne la sélection des Hauts-de-Seine depuis plus de 20 ans et voit passer tous les meilleurs prospects de son département. D'autant plus que son parcours et son expérience lui permettent d'avoir des contacts un peu partout : "les joueurs que je recrute, je suis en contact avec eux parfois des années auparavant. C'est l'humain avant tout".

On peut prendre l'exemple d'Aziz Nkene. Du haut de ses 2m06, il arrive à Courbevoie avec un CV largement surdimensionné pour la Nationale 3. L'intérieur camerounais à déjà participé à des compétitions internationales où il a fait bien plus que de la figuration. Il a emmené l'AS Forces Armées (meilleur club du Cameroun) jusqu'à la BAL. D'autant plus qu'il sortait d'une saison collective et individuelle exceptionnelle avec l'ASA : 18 victoires en 26 matchs, qualification en playoffs malgré son statut de promu et 14,5 points de moyenne.
Son arrivée à Courbevoie s'est faite en partie grâce à Christophe Lacazette : "Aziz jouait à Souffel mais il habitait en région parisienne. C'est Mike Totti, le coach de Cergy, qui m'a appelé pour m'expliquer que Aziz voulait jouer en région parisienne et qu'il était disponible. On a échangé avec Aziz et on a sauté sur l'opportunité. C'est un mec très fort mais très humain, il choisit pas les projets où il y a le plus d'argent mais là où il va se sentir bien".
Dans un territoire aussi dense que l'Ile-de-France, Courbevoie n'a pas le choix que de se démarquer des autres. Il y a 24 équipes de niveau national dans la région dont 10 dans le seul département des Hauts-de-Seine : "C'est très compétitif mais c'est une richesse parce que cet environnement nous pousse à faire mieux et à nous développer. Il y a plein d'autres clubs prêts à prendre notre place" explique Christophe Lacazette.

D'autant plus que le club doit faire face à la concurrence des clubs en province qui ont souvent plus d'avantages économiques. Dans des villages où le coût de la vie est moins élevé et où le club de basket est la seule attraction majeure, il y a beaucoup plus d'argent et c'est plus facile d'offrir des logements, des salaires élevés et parfois des véhicules de fonction pour faire venir des joueurs.
Saison 2024/25 : pour l'histoire
Courbevoie veut monter et l'affirme clairement. Le club hérite d'une poule plutôt relevée avec Juvisy, Paris Panthers, Roncq relégué de NM2, le LMBC qui vient de descendre de Pro B et plusieurs longs déplacements dans l'est de la France (Joeuf, Longwy, St-Marie aux Chênes).
La saison commence par deux victoires : +26 à Joeuf et +25 face à Paris 14 avec à chaque fois six joueurs qui scorent plus de 6 points match. La première défaite arrive rapidement ; lors du 3ème match de la saison, le CSB se déplace à Juvisy et déjoue complètement. La formation des Hauts-de-Seine s'incline 75-58 et laisse Djibril Diawara scorer 24 points. Ce sera la seule fois que Courbevoie marque moins de 60 points et ça sera surtout la seule défaite de la saison.
+45 face à St-Marie aux Chênes, un tir du l'autre bout du terrain pour l'emporter 66-65 face à Roncq (candidat très sérieux à la montée), +36 contre l'AS Bon Conseil. Les équipes du Grand Est sont les victimes préférées de Courbevoie : 101-53 face à Longwy et 110-52 contre Joeuf avant de prendre une revanche face à Juvisy (victoire 83-75). Courbish a rarement été mis en difficulté cette saison.
Courbevoie n'a pas brillé seulement en Nationale 3, le club s'est également fait remarquer lors du Trophée Coupe de France. Après s'être incliné contre les Spartiates de Cergy Pontoise (top équipe de Nationale 2) lors des qualifications de la zone IDF, le CSB est repêché et doit passer par les barrages de sa région. Après une victoire face à Andrésy (PNM), le club doit affronter Paris 15. Face à cette équipe de division inférieure, Courbevoie l'emporte facilement 93-75 et accède aux 16èmes de finale.

Courbevoie reçoit Dreux ; le premier club de Guerschon Yabusele évolue en Pré-Nationale et n'a pas les armes pour lutter face à la Wolf Nation. La formation francilienne ne fait pas de détail et l'emporte 115-59. En huitièmes de finale, on a droit à un duel de club voisin. Le CSB reçoit Val de Seine, pensionnaire de Nationale 2, premier de sa poule et club construit par Manuel de Carvalho. Courbevoie veut créer l'exploit et partira avec 7 points d'avance du à l'écart de division. Les points d'avance, Courbevoie n'en aura pas besoin ; dans un gymnase Pompidou plein à craquer, les loups dévorent les Crocos 121-81. Une victoire écrasante de 40 points face à l'une des meilleures équipes de NM2.
La prochaine étape, c'est un plateau de qualification de deux jours pour accéder à la Finale. Deux matchs pour jouer à Bercy et écrire l'histoire du club. Le plateau se déroule à Port-Jérôme sur Seine en Normandie. Les affiches sont plus qu'alléchantes puisqu'on aura droit à choc entre Gravenchon et Cergy, deux formations très performantes de Nationale 2 qui sont dans la même poule.
Courbevoie retrouve un adversaire bien connu et affrontera l'US Roncq. Le CSB l'a emporté par deux fois en championnat dont une fois sur un tir au buzzer de l'autre bout du terrain. Lors du quart de finale, le match est serré tout du long : plusieurs run des deux côtés, des actions impressionnantes comme le poster de Yanis Bouaoun.
Dans une fin de match très saccadée avec beaucoup de fautes, Courbevoie se perd dans son intensité et son jeu rapide. Une faute antisportive de Jeremy Kwetukala et une interception suivi d'un panier rapide de Théo Lecomte porte le score à 77-86 à 17 secondes de la fin. Le trois marqué par le CSB n'y changera rien et le parcours de la Wolf Nation s'arrête là.

Malgré cette défaite, la saison est plus que réussie ; Courbevoie trône tout en haut de la Poule G : 25 victoires pour une seule défaite, meilleure défense de la division, 7ème attaque la plus prolifique, un écart moyen de +21,3 points. Offensivement, huit joueurs tournent à 6pts/match ou plus. Bien qu'il y ait certains joueurs plus efficaces que d'autres, le collectif de Courbevoie fait sa force, c'est ce que nous explique Christophe Lacazette : "On voulait une équipe sans hiérarchie où tout le monde peut être impactant. On a demandé à chaque joueur de retirer un aspect de leur jeu pour qu'il soit plus tourné vers le collectif. On est assez exigeant à l'entraînement où on exige une limite de dribble, des mouvements avec et sans ballon." Certains joueurs avec un statut surdimensionné pour la division pourraient demander plus de ballons et perturber le collectif mais la Wolf Nation n'a pas fait face à ce problème : "Quand ça fonctionne bien, les joueurs les plus dominants ont aucun problèmes à lâcher leurs ballons".
Et après ?

Le club s'est renforcé à l'intersaison en enregistrant les arrivées de Théo Gelant ; le combo-guard formé au Havre sort de deux bonnes saisons en Nationale du côté de Bihorel et Calais : "C'est un joueur qui correspond parfaitement à ce qu'on recherche, il se sent bien à Courbevoie puis le contexte fait que ça fonctionne" nous explique son coach.
Nahel Perrault a également rejoint la Wolf Nation. Ce transfert est facilité par le fait qu'il a évolué à Nanterre et que son père est très proche de... Manuel de Carvalho. Le meneur ultra agressif offensivement et défensivement s'est parfaitement intégré dans le collectif et est actuellement le deuxième meilleur scoreur de l'effectif.
Sportivement, bien qu'il y ait une volonté de bien faire et de gagner les matchs, le club n'a tout simplement pas les moyens et la structure nécessaire pour monter. Avec le statut de promu, le club a l'un des plus petit budget du championnat et n'a pas encore les ressources (subventions, partenariats…) pour prétendre accéder à la division supérieure. Accéder à la Nationale 1, ça veut souvent dire doubler voire tripler son budget, recruter des joueurs qui coûtent beaucoup plus cher, des infrastructures bien plus professionnelles. Il y a malgré tout quelques objectifs sportifs pour cette saison comme être le meilleur des promus et être dans le top 5 des défenses de la division.
Le club ne se laisse pas abattre pour autant et c'est ce que nous explique Manuel de Carvalho : "c'est à nous d'être innovant. Là on a une belle subvention de la mairie mais on doit aller chercher des partenaires, on fait des stages avec Frank Le Goff, on doit inventer certaines choses". Christophe Lacazette partage l'avis du DT : "Avant de se demander si on peut aller plus haut, il faut être respectueux du niveau et de la division. On a 5 ans, 10 ans pour travailler avant même de se poser cette question. On est pas moins fort que les autres ; notre staff s'agrandit, on essaye d'être professionnel sur des petites choses". Les déplacements sont un secteur sur lequel Courbevoie est professionnel ; pour ses trois trajets les plus longs, le club des Hauts-de-Seine se déplacera en TGV et dormira à l'hôtel. Assez impressionnant pour un promu qui a un petit budget, surtout quand on sait qu'un tel déplacement peut coûter plus de 5000€.

Le club peut s'appuyer sur sa formation maintenant que toutes ses équipes de jeunes sont à un niveau régional : "On a sorti Bilal Coulibaly, Hugo Yimga-Moukouri, Mathias Fabian, Swen Ngom… on est devenu une référence en termes de formation". D'autant plus que le CSB est partenaire de la JSF Nanterre depuis 2022. Un partenariat facilité lorsque l'on sait que Manuel de Carvalho et Michael Alard (directeur technique + responsable du centre) sont très amis. Grâce à ce partenariat, les Espoirs/U18 France qui ne peuvent pas intégrer l'effectif pro ou qui ne trouvent pas d'opportunité peuvent intégrer l'effectif de Courbevoie. En échange, les meilleurs jeunes de la Wolf Nation rejoignent Nanterre 92 ou l'un des meilleurs centre de formation de l'hexagone.
Pour développer ses joueurs, Manuel de Carvalho s'appuie sur la catégorie U21 : "Les U21 c'est nos espoirs à nous. Il y a beaucoup de joueurs qui sortent de centre et qui trouvent pas de club et nous on les récupère. Puis c'est un ancien coach des Nationale 3 qui est dessus. Cette année, on a deux U21 qui s'entraînent avec la N2." Shawn Ketmi (qui est passé par Nanterre) est en double projet entre ces deux équipes et contre Kaysersberg, il a scoré 10 points, son record en Nationale.
Le CSB s'appuie également sur l'équipe réserve qui évolue en Régionale 2. Cette saison, l'objectif est de monter en Pré-Nationale : "Ça nous permettrait d'avoir un réservoir de jeunes et un vrai projet à proposer entre U21, Pré-Nat puis potentiellement N2."
Pour ses premiers matchs en Nationale 2, le club des Hauts-de-Seine s'en sort très bien. Un bilan de 3 victoires en autant de match, intégration des jeunes, seulement 67 points encaissés par match. Pourtant, le club ne cherche pas à accéder à la Nationale 1. C'est ce que nous explique le coach du CSB : "L'écart NM1-NM2 est énorme et il y a un écart encore plus grand entre nous et les top équipes de Nationale 2 donc on peut prétendre à monter pour l'instant." Pour le moment, la Wolf Nation cherche surtout à grandir, s'installer et se développer dans la division en s'appuyant sur leur équipe de Nationale 2 qui doit être "la locomotive du club" comme le dit l'entraîneur principal.
Zadig MARVYLE