NM1. Dans un match qui s'annonçait chaud de part la température estivale et l'enjeu immense, le premier match des finales de Nationale 1 a tenu toutes ses promesses. Dans un palais des sports rempli à souhait, Mulhouse devait faire le travail pour mettre à profit son avantage pour la dernière à domicile, là où Challans va essayer d'aller chiper ce match à l'extérieur pour pouvoir conclure devant les siens. 

Planète Basket se fait le plaisir de vous présenter un récapitulatif du match pour ceux qui l'auraient rats.

1er QT : L'entracte ne déçoit jamais.

La première période du premier match des finales est toujours difficile à gérer et le basket proposé n'est pas toujours le plus radieux. Un savant mélange de stress et de pression de l'événement peut très vite faire perdre les moyens de certains joueurs. Ca, c'est ce que l'on aurait dit si l'on avait pas deux équipes très solides mentalement face à nous.

Le premier acte du premier tome des finales a pour le moins commencé très fort. On aurait pu se croire dans un film d'action tant les sniper vosgiens visaient juste en tout début de match. Les joueurs de l'Est commencent bien avec un 3/4 à 3pts alors que Challans préfère se rapprocher du cercle avec 10 points dans la raquette.

Les défenses mettent du temps à s'organiser, mais l'arrivée des premières rotations et du premier temps mort vient quelque peu régler les choses. A 4:01, les joueurs de Challans mènent 12 à 15. Challans veut jouer vite mais le repli des rouges était très efficace. A la manière d'un TJ McConnell pour Indiana, le meneur de poche est arrivé pour dynamiser le match, mettre une pression sur le porteur et empêcher le jeu rapide en réussissant même à voler une remise en jeu. Malgré ça, Challans nous montrent également qu'ils savent mettre dedans à l'extérieur avec 2 tirs primés là où Mulhouse essaie à son tour de se rapprocher du cercle avec leur intérieur physique Mouhamed Thiam.

Score final 20-23 pour les bourreaux de Quimper.

2e QT : Une fin de période plus folle que le début.

Challans commence fort le second quart temps, ou plutôt, Mulhouse commence très mal. Aucun panier marqué en plus de 5 minutes, des ballons perdus bêtement alors que Challans continue son petit bonhomme de chemin et en profite pour accentuer leur écart en récitant leurs classiques. Une défense ultra agressive, à l'image des hard step out proposés par les intérieurs très mobiles des hommes en blanc leur permet de prendre un matelas confortable de 11 points d'écart. Le jeu devient un peu plus haché avec des fautes sifflées, des pertes de balles et un jeu plus "calme".

Cependant, la belle lancée du VCB va s'atténuer petit à petit. Avec un enchaînement : perte de balle, panier encaissé, faute offensive, 3pt encaissé, l'écart a légèrement fondu et les alsaciens sont revenus dans le match passant de -11 à -6 et obligeant un temps mort challandais.

Après cet arrêt de jeu, l'adresse et la défense très organisée des Vendéens leur a permis d'arriver à la pause avec un écart confortable de 7 points, notamment grâce à un énorme dunk posé par Grégory Bengaber avec la faute. Fabio Milanese parvient à ramener les siens sous la barre symbolique des 10 avec une énorme bombinette à 3 points à 1 seconde de la fin du quart temps.

Score final : 34-41 pour l'équipe au canard 

3e QT : La guerre chaude.

Le retour de mi-temps est, à l'image des spectateurs, un retour progressif. Evidemment, les joueurs ne sont pas partis chercher à manger, mais le jeu offensif des deux formations met une grosse minute à se mettre en place. Les hommes du très expressif Frank Kuhn (qui célèbre les 3 premières défenses des siens comme Patrick Beverley célèbre une place en play-offs) défendent bien, très bien. Ils forcent une violation des 24 secondes, des tirs casse-croûte, des fautes au rebond, bref tout roule de ce côté du terrain. De l'autre côté, c'est plus ou moins pareil. Les attaques souffrent et les défenses excellent. Les attaques sont forcées de tirer au large ce qui ne réussit pas à Challans.

On attendra 4 minutes avant de voir les 2 équipes marquer. 2 tirs à 3pts pour Mulhouse et 1 pour Challans. Etant donné que les défenses sont très agressives, messieurs les officiels sont obligés de durcir leurs coups de sifflets. On le ressent en tant que spectateur, mais les joueurs aussi. Comme chaque possession compte, les interventions arbitrales sonnent comme des coups de poignard. Après avoir vu le MBA revenir à 1 petit point, les Challandais ont discrètement réussi à réinstaller leur écart de 7 points. Il reste 4 minutes dans le quart temps et les hommes en blanc mènent 42-47.

Le match est âpre, rien n'est facile, pas un déplacement donné, pas une passe laissée gratuite. C'est une vraie bataille et on se régale. Ce qui témoigne assez bien de cela, c'est le travail des bénévoles présents sous le panier avec leur serpillère. Cela peut paraître anodin, mais leur sollicitation récurrente montre les stigmates de la température et du duel visible sur le parquet. L'entre-deux sifflé entre les deux piles électriques que sont Incredule et Bengaber à 1:39 en est le meilleur exemple.

Malgré une super période pour Mulhouse, la fatigue se fait ressentir, la lucidité disparaît. 2 pertes de balles de fin de quart temps permettent aux visiteurs de réinstaller leur écart.

Score final : 44-51 pour le VCB 

4e QT : Rien n'est gagné, rien n'est perdu.

Tout est à faire pour Mulhouse qui doit bien commencer son quart temps, mais surtout bien le finir s'ils veulent accomplir leurs objectifs. Un panier très tôt et de potentielles crampes ressenties par le capitaine Bengaber donnent de l'espoir à toute la salle.

La dynamique semble alsacienne au vu de leur intensité, mais monsieur Tanguy Touze a décidé d'installer une clim dans cette enceinte trop chaude. Un magnifique panier à 3 points vient redonner le matelas aux siens. De l'autre côté, un beau bébé se fait remarquer en faisant le travail de l'ombre, c'est encore une fois Mouhamed Thiam. En défendant dur, en attrapant des 2èmes chances offensives et en marquant deux points importants, il maintient la pression sur l'équipe en tête depuis le début du match.

Par la suite, on sent que les attaques ont la pression, peu de paniers marqués, peu de bons shoots. Une faute antisportive discutable du numéro 2 rouge donne 8 points d'avance aux hommes de Sébastien Lambert. On se dit que l'on vit peut-être un tournant dans ce match aller et que ça en deviendra compliqué de revenir.

Sauf que, que nenni, si on doit bien tirer une leçon du groupe habillé en rouge pour l'occasion, c'est que l'on ne doit jamais baisser les bras. 3 stops et 3 possessions primées les font revenir à 1 point : une superbe action collective terminée par un panier facile dans la raquette (Thiam), une contre-attaque expresse mais tellement compliquée en partant d'un rebond (Milanese) et un panier complètement fou derrière l'arc en contre-attaque (Incredule). C'en est trop pour le tacticien vendéen qui calme tout le monde et prend un temps mort.

La sortie de temps mort ? Un air-ball challandais qui peut permettre à Mulhouse de repasser devant. Ce qu'ils vont faire après un rebond offensif. Ils ne seront pas devant très longtemps puisque Nikolic a décidé de nous montrer sa range en marquant un 3pts à distance NBA.

On entre dans le money time (2 dernières minutes) à 60-62. Le ballon pèse lourd, les organismes sont usés, la tête ne fonctionne pas aussi bien que d'habitude. De la même manière que j'ai commencé mon article, je le conclus en parlant de la difficulté de jouer et de performer en finale. Challans fait 1/4 aux LF. Même en ayant plusieurs rebonds offensifs, Mulhouse n'arrive pas à marquer. Ils sont à -3 et ne parviendront pas à combler leur retard à l'image d'une dernière possession très difficile.

Score final : 60-63 pour Challans

Et maintenant ?

Les hommes en rouge vont vite devoir passer à autre chose avant la semaine prochaine pour aller arracher un match 3. Leur défense en deuxième mi-temps allié à leur jeu offensif de la première mi-temps donne beaucoup d'espoir quant à leur capacité à faire ce petit exploit. De l'autre côté de la France, les vendéens sont donc favoris pour devenir champions de 3e division française. A eux maintenant de dérouler leur jeu bien huilé, organisé et agressif pour empêcher leurs ennemis de cette fin de saison de réaliser la une des journaux. Le plus dur a été fait mais la balle est désormais dans leur camp pour aller bonifier cette saison exceptionnelle.

Maxime EUCHIN