Trois joueurs locaux sortent du silence chez les Canonniers

Scénario rarement vu sur le même été. Trois lieutenants des Metz Canonniers sont sortis du silence, ces derniers jours annonçant tour à tour leur départ à contre coeur... Explications.
Pour comprendre, le départ le même été de trois soldats attachés à leur territoire et revenus sur leurs terres avec l'intention de contribuer à l'ascension du club messin au plus haut niveau, rebondissons quelques années en arrière.
En 2019 l'Union Sainte-Marie/Metz est sur le point de se disloquer. Deux amis à l'époque, Denis Robert et Lionel Gocel unissent leurs forces pour donner un nouvel air au basket à Metz. Le Metz Canonniers Basket est créé. Nouvelles couleurs, premier américain... La mayonnaise prend progressivement. Avant la crise sanitaire, le projet commence à se développer. C'est bien à l'été 2021 que les coups de projecteurs s'attardent sur la capitale historique de la Lorraine. Un ancien international et Champion d'Europe avec les bleus s'engagent à la fin de l'été. Florent Pietrus rejoint Auston Calhoun, Idris Macouangou ou encore Loic Akono. Un projet phare et une équipe surdimensionné. Seul Alex Karolak est présent dans ce groupe, sur les trois mousquetaires au destin illusoire.
Cette saison 2021/2022 rythme le premier play-off pour le Metz BC qui défie le grand HTV de Laurent Sciarra. Saint Symphorien plein à craquer du jamais vu, un record d'affluence au Palais des Sports, 2000 personnes. Sportivement ça ne sera pas la bonne année face à ce club historique du paysage du basket français. Ni l'année d'après où Vincent Pourchot et Romain Dardaine rejoignent le projet. Tout deux arrivent de Nationale 1. Les deux trentenaires montrent très vite leur force. À l'intersaison un différend éclate, le duo Denis Robert/ Florent Pietrus n:est pas estimé à la majorité lors d'une assemblée générale houleuse. C'est Lionel Gocel qui se rapproche de Bruno Blin, président de la section amateur. Les play-off sont laissées en Seine-Saint-Denis lors de la dernière journée avec une défaite sur le fil à Tremblay en France avec un coach suspendu en cours de saison, échec. L'année d'après le groupe rajoute un américain, Dee Franklin ainsi que Johan Grebongo le collectif est en majorité identique.
Un groupe magnifié avec l'arrivée d'un nouvel entraineur
Ce qui change et va offrir une trajectoire nouvelle est l'arrivée d'Alexandre Palfroy. Nouveau coach, le Girondin révolutionne grandement l'identité. L'équipe des Grenats domine assez rapidement le championnat de N2 et termine à la première place du groupe D en saison régulière. Alexandre Karolak, Romain Dardaine et Vincent Pourchot vont alors être parfaits dans la série face à Salon de Provence puis pour aller chercher une troisième place au final 4 de National 2.
Résultat deux mois avant l'ouverture des Jeux Olympiques dans l'hexagone, le Complexe Saint Symphorien a déjà les allures de fête. HISTORIQUE, ils l'auront fait revenu jouer en NM2, après de brillantes carrières aux échelons supérieurs," aird9, la pourch, et Alex Karolak " sont de retour en NM1 avec le club de leur ville.
Forcément, leurs efforts sont récompensés. Les restes acquis par le passé en NM1 sont encore présents. Metz figure bien pour un promu dans le championnat de National. Néanmoins, à l'hiver une décision fédérale sape le moral de tout un groupe lancé pour se maintenir dès la première phase.
-4 points de pénalité. Metz dégringole à l'avant dernière position. Le travail administratif n'a pas été réalisé à temps. La loi se paye chère. Metz est condamné à démarrer la mission maintien en mars avec - 4 points à nouveau de pénalité. En coulisses, on y croit, on serre les dents. Néanmoins, les blessures et la fatigue entrainent le promu vers un retour en NM2, immédiat et inéluctable...
Repêché, mais des offres inexistantes ?
Suspendu sur son sort. Beaucoup espéraient être repêchés en NM1. C'est chose faite le 10 juillet dernier, pour les Mosellans. Selon nos sources et notre enquête réalisée, longtemps suspendu à l'enveloppe de la masse salariale, Metz n'a pu offrir aucune offre à ses joueurs, jusqu'à ce repêchage. Avant, Amir Smith avait déjà filé aux Etats-Unis, une fin en trompe l'oeil une lourde blessure justifiée pour s'en aller. On revoyait déjà le protagoniste de 2.01 M animer les parquets Outre Atlantique à la mi-juin. Mickael Nwabuzor nous avait confirmé son attachement au jeu français, début juin et convaincu de rester pour poursuivre en France. Il a tenu promesse, il rejoignait Lyon SO début juillet.
Restait en suspend la question épineuse des cadres et joueurs locaux du vestiaire. Chacun était dans l'inconnu et n'a eu peu de retour. Fin mai, on se dirigeait vers une nouvelle réflexion sur la masse salariale et à des changements de chiffres sur les salaires. Recruter jeune était une idée.
Pourtant début juillet, Alexandre Karolak prenait le premier la parole sur son réseau social. L'ancien du Champagne Basket regrettait l'absence de communication avec la direction.
"On continue de nous vendre l'image d'un "club familial"… mais derrière cette façade ce n'est que du business"
Puis vint le capitaine. Le snipper. Romain Dardaine dessinait le même schéma que son coéquipier. La carrière de monsieur aux cafés... ne s'arrêtait pas. L'ancien ailier fort du Vendée Challans a rejoint dans la foulée le Pays de Fougères. À 38 ans il est toujours là en Nm1, mérité !
Aujourd'hui, je pars… pas pour fuir, juste parce qu'on ne m'a laissé aucune place.
La vérité ? Elle dérange.
Le respect ? Il ne se crie pas, il se montre.
Mon âge ? Pour certains, c'est un frein. Pour moi, c'est juste des années de travail, de sueur, de terrain.
Faut croire que même les résultats ne suffisent pas… quand tu as affaire à des petits dans des costumes trop grands.
Romain Dardaine sur ses réseaux sociaux
Le dernier des trois protagonistes, le big man. Le doute planait sur une suite à la maison. Ce dernier qui avait confié au micro de Gauthier Carboni pour une interview dans Basket Europe vouloir poursuivre à Metz à l'hiver dernier, était sur le point de rester, en soulignant avoir refuser de nombreuses offres. Quant ce dimanche 13 juillet près de dix jours après le repêchage de son club de coeur, le plus grand basketteur Français en activité, 2.22 M a appris des dirigeants que "le club n'avait pas d'argent pour lui", selon les explications publiées sur son compte instagram, une semaine plus tard.
Fin d'un chapitre chargé d'amertume… L'aventure s'arrête ici pour moi au @metzcanonniersbasket C'est avec une profonde déception, teintée de colère, que je prends la parole aujourd'hui. Tout au long de l'été, j'ai cru à une suite. On m'a laissé entendre que le club comptait sur moi, qu'un projet se construisait pour la saison à venir. Le jour où le club a été repêché en National 1, on m'a même contacté comme si je faisais encore partie de l'effectif. J'y ai sincèrement cru…Mais au lieu d'un discours clair "on ne compte plus sur toi" chose que j'aurais préféré je n'ai eu droit qu'à un seul échange en fin de saison courant mai avec un simple sponsor, qui m'a dit : "On veut te garder pour la saison prochaine "Depuis plus rien Silence radio. Et c'est le 13 juillet, après des semaines d'attente et de silence que j'ai fait bouger les choses de moi même car toujours aucune nouvelle et la réponse que j'ai eu.."Désolé, on n'a plus d'argent pour toi." Et ce qui m'a le plus blessé ? Découvrir que au final quelques jours plus tard, sur les réseaux sociaux qu'un autre joueur était déjà choisi…Mais la raison de ma colère est que personne n'a eu le courage de venir m'en parler en face. Chacun s'est caché derrière l'autre. À ceux qui se présentent comme les "grandes instances" comme vous aimez vous appeler je tiens à dire ceci : j'ai été fidèle à mon club, à ma ville, et je n'ai jamais triché. Mais aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence : ce club n'est plus le même. On continue de nous vendre l'image d'un "club familial"… mais derrière cette façade ce n'est que du business Avec du recul, je m'interroge : que cherchez-vous vraiment ? Un joueur investi, loyal, prêt à tout donner pour ce maillot ? Ou bien "la star de TikTok", comme j'ai parfois été présenté pour plaire aux sponsors ?Aujourd'hui, je me retrouve sans rien. J'ai refusé des offres cet été par amour du club et ma ville parce que je croyais au discours qu'on m'avait tenu et j'y ai cru jusqu'au bout.. Au revoir Metz.
Quid du cas Etienne Ory natif de Metz, au club depuis bientôt 7 ans de retour à la maison ... Que fera-t-il ? ( Actualisé - sous les coups de 20H ce lundi 21 juillet) 10 départs ont ete officialisés dont celui du meneur, Etienne Ory promi à une grande carrière et embêté par de nombreuses et douloureuses blessures.
Bref ces trois situations se concordent. Rompu à un centre de formation de haut niveau inexistant à l'heure actuelle, le Metz BC subit un coup dur en laissant partir trois éléments clés et locaux. L'identité locale rare en NM1 prend fin au Metz BC, qui a annoncé l'arrivée de Momath Seck (Beyssac Beaupuy Marmande, NM2) confirmant nos informations de ces dernières semaines.
Un ancien joueur du cru pourrait revenir en Moselle, en provenance de Poissy... On ne dément pas l'information dans le board des Canonniers. Rien n'est acté à l'heure actuelle.
D'après nos dernières sources, encore intéressé pour prendre du temps de jeu en nm1, Sweyni Mevengue devrait lui aussi plier bagage et rejoindre un nouveau projet.
La Rédaction