La saison NM1 ouvre ses débats, ce vendredi 19 septembre, jour même où devrait être évoquée une revendication quasi-unanime des entraineurs de la division, lors d'une réunion du comité directeur de la FFBB.
Planète Basket National vous révèle une enquête exclusive avec l'éclairage de Pascal Thibaud, entraineur du CEP Lorient Breizh Basket sur un sujet inconnu par le grand public.
Le saviez-vous ? Une saison de Nationale 1 Masculine est longue par sa durée, 41 rencontres au minimum, voire davantage si le parcours se prolonge en Coupe de France et/ou en Play-offs. Acteurs essentiels et professionnels, les entraîneurs de la division s'opposent depuis de nombreuses années à une sanction du règlement "injuste" selon eux.
"96% des coachs de la division, disent stop au match de suspension après 3 fautes techniques"
Si la Nationale 1 Masculine reste un championnat fédéral, qui n'appartient pas à la Ligue Nationale de Basket (LNB) son fonctionnement sur le plan sportif se rapproche davantage de l'Elite 2 (Pro B) que celui de la NM2 plus amateur. Les staffs sont conséquents et professionnels. Les budgets dépassent le million d'euros pour la majorité des écuries de NM1. Les pressions financières sont donc plus fréquentes et élevées de la part des dirigeants. Les enjeux sont colossaux et les résultats sont souvent moyens de pression et attendus. Nombreux s'accordent à dire qu'il s'agit de la meilleure 3e division du monde, comme le confirme Pascal Thibaud à notre micro "le niveau moyen de la N1 si on la compare est meilleur que celui de nombreuses premières division d'Europe tel que championnats Suisse ou Luxembourgeois". Ce dernier poursuit "nous sommes en NM1 sur le même fonctionnement sportif, le même statut que des entraîneurs d'Elite 2. Certains d'entre nous ont coaché en Pro B voire Pro A. Nous n'avons pas moins de pressions en NM1. Nous sommes à 100% alignés sur le règlement des championnats régionaux. On dispute deux fois plus de matchs que d'autres entraineurs fédéraux, régionaux, pas les mêmes exigences et attentes...". Lors de la dernière saison pas moins de 6 coachs ont reçu au moins 3 fautes techniques soit près de 30% des entraîneurs . "Une faute qualifiée de stratégique selon de nombreux coachs en NM1 "Aujourd'hui, la faute technique est une faute aussi stratégique considérée par beaucoup. De nombreux présidents sont en phase avec nous."
"On ne peut pas être entre l'enclume et le marteau, d'un côté être sous pression de nos dirigeants, et de l'autre se faire sanctionner quand sur 45 matchs on a pris 3 fautes techniques."
Certains ont trouvé la sanction formatrice malgré le poids et la pénalisation. "J'ai dû arbitrer deux matchs de ma fille en U13 et U15 filles, un samedi après le match de la veille du vendredi. Nous jouions ensuite le mardi. Ce n'est pas une sanction minime. " Ce fonctionnement a très vite été complexe depuis sa récente instauration, qualifier de nombreux coachs-joueurs dans des créneaux restreints d'arbitrage sur des matchs le week-end paraît complexe pour le comité départemental a assuré une telle logistique.
Un retour en arrière va être à l'ordre du jour. Suspension d'un match sans alternatives possibles, pour chaque entraineur écopant de trois fautes techniques sur la même saison. En Nationale 1, la mesure ne passe pas. Déjà contestée, les voix ont enfin fait bloc se félicite Alexandre Palfroy tout comme Axel Dao et leurs confrèrent "96% des coachs de la division disent stop à un match de suspension après 3 fautes techniques prises sur la même saison sportive." Le fonctionnement du passé avec cette alternative était déjà remis en question "Une sanction illogique d'un point de vue de la fonction et du statut du métier et du nombre de matchs" clame l'ancien joueur aujourd'hui installé dans le Morbihan.
Pascal Thibaud reste mesuré à notre micro. "Les fautes techniques sont souvent très subjectives. Je ne dis pas qu'il ne faut pas sanctionner."
Difficile d'être sanctionné quand vous dépassez votre zone, ou vous levez les bras, il s'agit de la même sanction que si vous haussez le ton avec le corps arbitral.... En effet, si un règlement est en vigueur pour assurer le bon déroulement d'un match, libre aux superviseurs de la rencontre de l'appliquer comme bon leur semblent. Les arbitres ne sont pas des robots. "Il y a une bonne compréhension et relation entre arbitres officiels et entraineurs, sur ce point ils sont en phase avec nous, acquiesce l'entraineur du Cep Lorient Breizh Basket. Certains arbitres peuvent avoir peur de siffler certaines fautes techniques. D'autres tirent à-tire-la-rigot. La nouvelle disposition pourrait rajouter de la pression chez les maitres du jeu."
Sur la route pour le premier déplacement de la saison, notre interlocuteur reste calme tout en rappelant que des actions envisagées par les membres visés par cette nouvelle règle, n'ont pour l'instant pas eu lieu "Les actions vont dépendre de ce qu'il se produit demain, le comité directeur se réunit vendredi 19. promis le sujet va être aborder ce sujet-là, d'après ce que le nous a dit". Pascal Thibaud et ses confrères ne baissent pas la garde "on avait une partie de nos collègues qui avait envisagée de boycotter la Coupe de France. Le fait d'avoir été écouté par la ffbb et que cet argument fut reconnu comme positif. On nous a promis qu'il serait évoqué à l'ordre du jour." Ces circonstances ont donc fait temporiser dans un premier temps les coachs prêts à montrer leur désaccord. Aucun d'entre eux n'a boycotté son banc lors du premier tour de Coupe de France, le week-end dernier. "Les actions envisagées ne sont que suspendues." Les attentes sont grandes tout autant que la première rencontre de cette nouvelle saison.
Une volonté de dialogue attendue sur de nombreux sujets
Outre cette mesure, c'est tout un fonctionnement qui ne prend rarement en compte la voix directe des entraineurs. De nombreux sujets sont centralisés avec les Présidents des écuries de NM1. Néanmoins, Pascal Thibaud l'assure "rare sont les fois où le dialogue a lieu sur ce genre de sujets entre entraineurs et dirigeants". La poule unique, les quotas d'étrangers, le calendrier, la prise en compte de l'ensemble des résultats pour la deuxième phase sont des sujets débattus pour certains d'entre eux des perspectives à remettre sur la table.
"On estime que sur certains sujets on doit être entendus. Que la Fédération tranche, c'est tout à fait normal. C'est son rôle, il y a des élus pour cela. Il me semble que les entraineurs sont des acteurs du terrain. C'est la deuxième demande en outre du sujet à propos des fautes techniques. On demande à ce que l'on soit sollicités aux réunions, par 2-3 représentants. "
Le fonctionnement ne prenait cependant pas en compte le sportif selon de nombreux entraineurs de la division. "Prendre en compte nos avis d'acteurs de terrain, ça va éclairer la fédération élargir les possibilités." Si le dialogue s'ouvre la transparence sera de la partie "Tout le monde aura à y gagner."